Mémoire des parents, histoire des enfants

Vivre dans la diaspora rwandaise en Belgique et transmettre une histoire apaisée.

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Infos pratiques

« Ma petite-fille a six ans. Je l’ai récemment entendue demander à son frère, 10 ans, ce qu’était le génocide. Son frère lui répond que ce sont les Hutu qui ont tué les Tutsi. Elle demande alors : « c’est quoi les Hutu et les Tutsi ? ». Son frère lui répond : « demande à maman ». Sa maman, ma belle-fille, est Tutsi. Son papa, mon fils, est Hutu. Et ils ne savent pas quoi répondre à cette petite, ni surtout comment lui répondre. Mais pendant ce temps, dans la tête de ma petite-fille, ça travaille ».

Voici le témoignage d’un membre de notre groupe, le groupe Dialogue inter-Rwanda de BePax, lorsque nous avons discuté pour la première fois de l’opportunité de travailler sur la question de la transmission de la mémoire liée au génocide des Tutsi. S’en sont suivis de nombreux discussions, anecdotes et questionnements. S’il est évident que la mémoire du génocide continue d’impacter au quotidien la vie de celles et ceux qui ont directement vécu ce drame, qu’en est-il de leurs enfants ? De nos enfants ? Qu’est-ce que nous leur transmettons de cette histoire ?

C’est ainsi que, dans le cadre d’un documentaire vidéo (accompagné par un feuillet pédagogique), nous avons souhaité mettre en relation la parole de deux générations différentes. Une première génération, celle des « parents », constituée de personnes ayant vécu directement le génocide. Et une seconde génération, les « enfants », des jeunes de moins de trente ans. Ces différents échanges et débats collectifs nous ont permis de mettre plusieurs constats en évidence, disponibles dans le feuillet pédagogique qui accompagne le documentaire.

La démarche qui est la nôtre est humble et nous n’avons pas la prétention d’apporter des réponses à ces questions – nous ne les avons pas et les cherchons également –, mais nous souhaitons nous interroger à ce sujet. Et avant tout permettre de susciter le dialogue et réfléchir, ensemble, à la manière de transmettre une mémoire apaisée. À une façon d’arrêter de transmettre la haine. Si nous souhaitons aborder ces questions, ce n’est pas tant que nous en ayons envie : nous n’avons pas le choix !

Publics cibles :

Les professeur.e.s et toute personne qui encadrent des jeunes et qui sont amené.e.s à aborder les questions de mémoire en générale, et cette question en particulier. Et, plus généralement, toute personne intéressée par ces questions.

Feuillet pédagogique :

>> Disponible en version PDF << 

Documentaire-vidéo :

PARTIE 1

PARTIE 2

Emission sur la RTBF :

Ce projet a fait l’objet d’une émission « En quête de sens » sur la RTBF.

Avec le soutien de la cellule Démocratie ou Barbarie de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

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