Une fois par semaine à BePax, ont lieu les « Rondes », en collaboration avec AETCIS-BE asbl. La méthode des rondes est issue d’un processus développé dans les favelas au Brésil par le Prof. Dr. Adalberto Barreto, confronté aux limites de son savoir académique occidental face une population précarisée, en souffrance, et avec un sentiment d’abandon de la part des institutions, allant parfois jusqu’à la méfiance par rapport à celles-ci. Face à l’expérience partagée d’isolement social, la difficulté à trouver sa place au sein de la société belge, le manque de reconnaissance socioprofessionnelle, et le stress engendré par son parcours migratoire, Camelia Branca Prado a décidé, avec d’autres, de développer un processus similaire en Belgique. L’objectif du développement de ces rondes à BePax ? Proposer une alternative aux modèles occidentaux et aux approches individualistes de société et de bien-être, parfois perçus comme distants et paternalistes. Le modèle de société mis en pratique par le groupe de travail « Rondes » se veut
empouvoirant, solidaire, collectif, et une réponse aux besoins d’appartenance de tout un chacun.

Les rondes : un espace teinté d’humanité
Lorsque les participant·e·s de la ronde arrivent dans les locaux de BePax, les facilita·teur·trices du jour ont déjà préparé la salle pour poser une ambiance chaleureuse : sur de la musique apaisante, les chaises sont installées en cercle et le centre est décoré d’un tissu coloré avec quelques objets artisanaux posés dessus. Chacun·e ramène de quoi grignoter ou à boire, et est accueilli·e avec soin et attention. Après avoir expérimenté les rondes au Brésil auprès de Prof. Dr. Adalberto Barreto, Camelia a décidé d’apprendre la méthode et de faciliter des rondes en Belgique dès 2014 au Pianofabriek, de manière volontaire, auprès de la communauté brésilienne d’abord, dont elle est issue également. En 2017 elle crée l’association AETCIS-BE avec Ana Teresa Brandão et Thierry Van Schuylenbergh. Avec un investissement conséquent dans la facilitation et l’organisation qu’elle porte ensuite principalement seule et le tout sans subside, Camelia décide de marquer un temps d’arrêt pendant plusieurs mois. En 2024 elle découvre BePax asbl, ses missions, ses valeurs et ses méthodes d’éducation populaire. Un Groupe de Travail « Rondes » se met alors en place avec l’association et plusieurs participant·e·s régulier·e·s formé·e·s à la méthode des rondes. Avec l’aide du groupe, les rondes de paroles sont organisées de manière hebdomadaire dans les locaux de BePax. Des temps de prise de recul, avec les facilitateur·trice·s, sont également organisés à intervalle régulier afin de développer un espace d’apprentissage collectif autour des rondes.
Le GT « Rondes » s’inscrit dans la thématique « Paix et justice sociale : regards critiques » de l’association. La diversité des participant·e·s crée le terreau idéal pour l’échange interpersonnel, interculturel et intergénérationnel, empreint d’empathie et d’apprentissage mutuel, dans une perspective de construire un vivre ensemble plus apaisé, malgré les difficultés et injustices vécues par les un·e·s et les autres. L’espace des rondes accueille en majorité des personnes en quête de soutien et d’inclusion, qui questionnent une société de plus en plus anxiogène et excluante, surtout pour les plus vulnérabilisé·e·s. Les rondes à BePax se veulent être plus qu’un espace de bien-être. Elles sont une mise en pratique d’un idéal de société alternatif, participatif et solidaire, entre personnes de tout âge, toute origine, ou toute autre catégorie sociale. Elles constituent une réflexion dans l’action.
Les constats
En Belgique francophone, il existe une préoccupation croissante concernant l’isolement social, l’anxiété et le stress, en particulier chez les populations les plus vulnérables. En effet, l’isolement social touche un nombre croissant de personnes, en particulier les personnes âgées, les personnes minorisées[i], les chômeur·euse·s de longue durée et les jeunes adultes. L’individualisation des modes de vie et le recul des solidarités communautaires traditionnelles accentuent ce phénomène. Selon l’indice de cohésion sociale de l’OCDE (2021)[1], la Belgique affiche un niveau d’isolement social supérieur à la moyenne des pays industrialisés, avec des disparités marquées selon les régions et les catégories socio-économiques. Une enquête menée par l’Observatoire de la Santé et du Social (2020) en Wallonie a révélé que 31 % des habitant·e·s déclarent se sentir isolé·e·s et que ce sentiment est exacerbé parmi les personnes en situation de précarité ou vivant seules (Bauwens & Leclercq, 2020). Les personnes migrantes et réfugiées, en particulier, éprouvent des niveaux élevés de solitude, souvent dus aux barrières linguistiques, aux discriminations structurelles et au manque de réseaux sociaux (EU SILC, 2022)[2]. Selon des études récentes, près de 25 % des Belges se disent souvent ou très souvent seuls, un chiffre encore plus élevé dans les populations en situation de pauvreté ou d’exclusion sociale.
L’anxiété et le stress sont des problèmes majeurs de santé publique, exacerbés par la précarité économique, les inégalités sociales et les incertitudes liées au contexte global (pandémie, crise climatique, inflation)[3]. La demande de consultations en psychologie augmente, et l’offre est insuffisante. Les populations minorisées et défavorisées sont confrontées à des vulnérabilités multiples : précarité économique, discriminations, difficultés d’accès aux soins. Ces groupes sont souvent invisibilisés par les politiques publiques et éprouvent une plus grande méfiance envers les institutions, amplifiant leur exclusion (voir par exemple Leclercq, 2020[4]; Observatoire de la Santé et du Social, 2021[5]; UCLouvain, 2019[6]).
En Belgique, l’inclusion des personnes issues de l’immigration au sein de la société belge n’est pas facilitée. Les débats autour des signes religieux, les inégalités d’accès à l’emploi, au logement et dans l’enseignement (UNIA, 2021)[7] ainsi que les discriminations systémiques constituent autant d’obstacles pour tisser des liens avec la population belge et se faire une place au sein de la collectivité. Par ailleurs, la ségrégation résidentielle subie par les populations les plus vulnérabilisées de Bruxelles[ii] ne favorise pas la mixité et nourrit un sentiment d’exclusion sociale et d’injustice auprès de ces groupes défavorisés. Ces facteurs alimentent des tensions et minent la cohésion sociale.
Perspective critique décoloniale des politiques publiques psychosociales actuelles
Les héritages coloniaux, tels que le racisme systémique ou la précarisation des populations issues de l’immigration, sont rarement pris en compte dans les politiques publiques psychosociales[iii]. En effet, face aux phénomènes d’isolement, d’exclusion sociétale et de santé mentale de ces populations, les actions politiques sont issues d’un modèle occidental dominant au détriment de la reconnaissance des diversités culturelles des premier·ère·s concerné·e·s. Le savoir des professionnel·le·s est privilégié, tandis que les expériences de vie et les savoirs empiriques des populations minorisées sont sous-valorisés. Cela a pour conséquence que les interventions psychosociales sont souvent conçues sans consultation réelle des groupes sociaux qu’elles visent. Elles perpétuent de cette manière des rapports de pouvoir asymétriques, qui alimentent parfois la méfiance à l’égard des institutions qui les mettent en œuvre. Les initiatives collectives qui émergent des communautés elles-mêmes, et qui s’articulent autour de leurs besoins réels, sont souvent invisibilisées, peu reconnues, ou perçues comme incompatibles avec les modèles institutionnels.
Les savoirs et pratiques non occidentaux sont nombreux, tels que les pratiques communautaires[8] ou spirituelles présentes dans les populations issues de l’immigration, et ceux-ci sont souvent marginalisés ou considérés comme irrationnels. Les approches en santé mentale et psychosociale restent largement dominées par des modèles médicaux occidentaux et individualistes. Ces modèles pathologisent les souffrances et ignorent les dimensions collectives et culturelles du bien-être. Les réponses apportées sont généralement individualisées également (consultations médicales, psychologiques, etc.).
Les politiques publiques tendent à percevoir les problèmes psychosociaux comme des échecs personnels (manque de résilience, échec d’adaptation), plutôt que comme le résultat d’injustices structurelles (racisme, pauvreté, précarité). Les discriminations systémiques liées au genre, à la classe sociale ou à l’origine ethnique sont insuffisamment prises en compte dans les dispositifs d’accompagnement. De manière plus structurelle, la capacité d’une société à favoriser des politiques inclusives et des pratiques interculturelles est un facteur clé dans le succès des processus d’intégration des personnes issues de l’immigration (Berry, 1997)[9]. Des études ont en effet démontré que le degré de bien-être psychosocial, leur sentiment d’appartenance et la cohésion sociale globale est influencé par les stratégies d’intégration, exclusion, assimilation imposée ou multiculturalisme adoptées par les sociétés hôtes (Bourhis et al., 1997)[10]. Cet angle est rarement mis en avant par les politiques.
Alternative décoloniale aux politiques publiques psychosociales
La méthode des rondes est une méthode de développement communautaire qui adopte une approche holistique, inclusive et participative. Elle émane d’un contexte sociopolitique particulier en Amérique latine, qui a vu l’émergence de mouvements sociaux et de libération dans les années soixante, face aux profondes inégalités existantes sur le territoire. Inspirés par une pensée décoloniale latino-américaine et des perspectives marxistes, les mouvements étaient portés par des paysan·ne·s, des ouvrier·ère·s, des femmes et des populations autochtones, réclamant leurs droits à la terre, à l’éducation et à une participation politique. La pensée décoloniale a également fortement critiqué et grandement influencé un courant de l’Église catholique, dont a émergé la théologie de la libération[iv]. Des acteurs de l’Eglise ont en effet commencé à questionner l’impérialisme culturel et religieux porté par leur institution religieuse dans les nouvelles colonies latino-américaines. Iels ont cherché à redéfinir la foi chrétienne en fonction des réalités et des traditions locales, à valoriser des cultures et des croyances des peuples autochtones, souvent effacées ou dévalorisées par le colonialisme. La « libération » devait selon cette perspective être à la fois matérielle (sociale, politique, économique) et spirituelle, offrant ainsi un moyen de se défaire des mentalités coloniales qui avaient été inculquées au fil du temps. La théologie de la libération a joué un rôle clé en soutenant les luttes des opprimés et en promouvant une éthique de justice sociale.
C’est dans ce contexte que Paulo Freire[11] a élaboré sa théorie de l’éducation comme pratique de la liberté, une réponse à la situation d’oppression vécue par les classes populaires. Il critiquait l’approche éducative « bancaire », où les élèves étaient passivement « rempli·e·s » de connaissances, et proposait à la place une éducation dialogique et critique, où les apprenant·e·s devenaient des co-créateur·trice·s de savoir. Freire insistait sur l’importance de reconnaître les savoirs locaux et de stimuler une conscience critique chez les personnes opprimées pour qu’iels puissent comprendre et transformer leur réalité.
Dr Adalberto Barreto, jeune psychiatre brésilien formé aux pratiques médicales occidentales, est confronté comme Freire, à des problèmes de marginalisation et d’inégalités au Brésil. Ses prescriptions n’étaient pas d’une grande utilité face à la grande précarité de la population qui venait lui demander de l’aide. Démuni, il commence à être à l’écoute des savoirs locaux et développe une méthode qu’il appellera ensuite la Thérapie Communautaire Intégrative, intégrant des principes freiriens[12]. Barreto répétera lui-même inlassablement ensuite qu’il ne s’agit aucunement d’une thérapie telle qu’elle est conçue par la médecine occidentale. Tout comme la perspective de Freire, l’accent est mis sur l’échange d’expériences entre les participant·e·s, en abolissant les hiérarchies traditionnelles, et ne concernent pas que des dimensions de bien-être par ailleurs. Il s’inspire de ses connaissances académiques, populaires et autochtones, pour développer son cadre méthodologique. Les rondes sont avant tout un espace d’apprentissage et de partage. La perspective est ancrée dans le combat pour la justice sociale et son projet de transformation collective par le dialogue, l’inclusion et la solidarité.
Les rondes prennent place selon un protocole bien déterminé et comprennent plusieurs phases, de l’accueil, à l’appréciation (c’est-à-dire, le retour des participant·e·s), en passant par des dynamiques corporelles, d’art et de prises de parole, dans un cadre sécurisé et bienveillant. Tout le monde peut faciliter une ronde, il n’y a aucunement besoin d’avoir fait des études pour accompagner un groupe avec ce cadre spécifique. Des possibilités de formation existent néanmoins afin d’accroître ses savoirs dans le domaine (de posture, écoute de soi et des autres, bases théoriques, etc.). Ayant déjà fait ses preuves au Brésil, la méthode est reconnue depuis 2010 comme politique prioritaire par le gouvernement brésilien.
L’espace développé à travers les rondes, permet de lutter contre l’isolement social en créant des moments de parole sécurisés, où les individus peuvent partager leurs expériences et se sentir entendus. Les rondes renforcent l’estime de soi, les liens sociaux et redonnent un sens d’appartenance, particulièrement chez les populations marginalisées.
Elle prend en compte les diversités culturelles en intégrant les savoirs populaires et les pratiques locales (par exemple, des traditions orales, des rituels ou des croyances spirituelles) dans la facilitation. En ce sens, elle reconnaît et valorise les cultures souvent ignorées par les approches occidentales dominantes.
Voici quelques retours de participant·e·s :
« (…) Parfois, nous avons tellement peur que nous ne puissions pas aller plus vers l’autre alors qu’une main ou un sourire parfois peut tout guérir. J’aime la discussion. Et il est également important que ce soit gratuit. C’était comme ça dans les favelas, donc c’est comme ça que ça doit se passer »
« Après la ronde, je me sens toujours beaucoup mieux. Plus vous êtes en contact avec les autres, plus vous apprenez à résoudre les problèmes de manière constructive ».
« (…) La Belgique est prospère, mais vous êtes invisible ici. Les rondes brisent la solitude de la vie moderne. Vous vous reconnaissez dans les autres. C’est exactement ce que ce groupe signifie, le contact avec les autres, de percer (…) l’isolement ».
« Certaines personnes parlent d’émotions profondes, dans leur propre langue. Il est beaucoup plus facile de partager des choses avec des gens de votre propre culture »
« Nous sommes tous porteurs de diversité. (…) A la fin de la ronde, chacun dit ce qu’il retire du groupe ou donne un compliment. Peu à peu, j’ai commencé à témoigner moi-même sur ce qui m’inquiétait ».
Les rondes aident à transformer les expériences individuelles de souffrance en ressources collectives. Les participant·e·s apprennent à se soutenir mutuellement, ce qui allège la pression individuelle et renforce la résilience collective face au stress rencontré dans la vie. En effet, en renforçant la capacité des communautés émergentes à s’auto-organiser, la pratique des rondes aspire à une société où les personnes et les groupes sont plus en capacité de faire face aux crises sociales, économiques ou environnementales. Dans les favélas au Brésil par exemple, les rondes ont permis aux habitant·e·s de s’organiser pour réclamer des infrastructures comme des routes ou des écoles, de créer des espaces d’entraide pour les jeunes en situation de vulnérabilité, de développer des coopératives artisanales ou agricoles, mettre en place des systèmes d’échange locaux (banques communautaires, troc). La méthode a également été utilisée dans des communautés indigènes pour renforcer leur identité culturelle tout en luttant contre des problématiques de santé mentale causées par la marginalisation. Elle a permis l’organisation de campagnes pour la défense des droits territoriaux, la revitalisation des traditions et de la langue.
Les rondes fonctionnent selon un principe d’égalité, où le temps de parole de chaque participant·e est cadré, de manière à ne pas renforcer les privilèges sociaux des un·e·s ou des autres. Par ailleurs, chaque participant·e est à la fois producteur·trice et receveur·euse de savoirs en tout genre, soignant·e et soigné·e. Cela déconstruit les rapports de pouvoir habituels et favorise une démocratisation de soins interpersonnels et horizontalise les rapports de savoirs. En effet, les savoirs de soins et bien-être par exemple, sont partagés et pratiqués entre les participant·e·s.
A BePax, le GT « rondes » a pour objectif dans un premier temps, de créer un espace de mixité sociale et interculturelle. Dans un deuxième temps, de développer la méthode pour construire des espaces sécurisés et bienveillants pour des groupes minorisés, de manière à renforcer leurs résiliences et résistances[v]. Idéalement dans un troisième temps, prendre recul afin de mesurer l’impact de ces rondes pratiquées à BePax à travers une recherche action participative, à un niveau individuel et collectif. De manière générale, le GT « rondes » ambitionne de créer un espace qui est plus qu’un espace de solidarité, de soins, de partage de savoirs et de ressources. Il vise à mettre directement en œuvre un modèle de société où les personnes ne sont plus isolé·e·s face à leurs souffrances, mais font face à leur quotidien de manière collective. Elle promeut une société décoloniale, où les différentes formes de savoir et d’être sont respectées, donnant ainsi aux diversités toute leur place et de leur reconnaissance sociale.
Les rondes facilitent l’émergence d’une société plus participative, où chaque personne est considérée comme un·e acteur·trice du changement. Cela passe par une transformation des dynamiques de pouvoir : il n’y a plus de spécialiste qui dicte aux autres une manière de faire, mais tou·t·e·s les participant·e·s sont à la fois en position de donner et recevoir des savoirs, ce qui change des dynamiques sociétales habituelles. Les rondes facilitent les actions collectives et la participation à la démocratie grâce à l’instauration d’une dynamique collective à long terme et empouvoirante des personnes. Elle souhaite apporter une vision alternative de la société où la collectivité, le soin et le partage deviennent des outils de justice sociale et transformation collective.
Camelia Branca de M. A. Prado, Hanane Ziani, Tina Verstraeten, Alejandra Alarcon-Henríquez.
[1] OECD (Organisation for Economic Co-operation and Development). The Role of Cohesion Policy in Strengthening Social Inclusion and Well-being. Éditions OCDE, 2021. Disponible en ligne : https://doi.org/10.1787/9789264311237-en.
[2] Cette publication fournit des données transversales et longitudinales comparables sur le revenu, la pauvreté, l’exclusion sociale et les conditions de vie au sein de l’Union européenne : Eurostat. (2022). Statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC) – Microdonnées. Luxembourg : Office des publications de l’Union européenne.
[3] Sciensano. (2023). La santé mentale après la crise du COVID-19 : premières conclusions de l’étude BELHEALTH. Sciensano. (2022). BELHEALTH – Cohorte Belge Santé et Bien-être.
[4] Leclercq, Xavier. La précarité et le bien-être psychosocial en Belgique : analyse et perspectives. Bruxelles : Presses de l’Université de Bruxelles, 2020.
[5] Observatoire de la Santé et du Social. Rapport 2021 sur les inégalités sociales en Wallonie et à Bruxelles : état des lieux et recommandations. Bruxelles : Observatoire de la Santé et du Social, 2021.
[6] UCLouvain. Analyse des inégalités sociales et de leurs impacts sur le bien-être en Belgique francophone. Louvain-la-Neuve : Presses Universitaires de Louvain, 2019.
[7] Unia. Baromètre Diversité et Égalité 2021 : 10 Ans de Baromètres. Bruxelles : Unia, 2021. https://www.unia.be/fr/datahub-overview-page/barom%C3%A8tre-diversit%C3%A9-et-%C3%A9galit%C3%A9-2021-10-ans-de-barom%C3%A8tres.
[8] Communautaire au sens de projet collectif. Pour une prise de recul sur l’utilisation du terme, voir notre analyse : Communautarisme, l’accusation à géométrie variable. https://bepax.org/communautarisme-laccusation-a-geometrie-variable/
[9] Berry, J. W. (1997). Immigration, acculturation, and adaptation. Applied Psychology: An International Review, 46(1), 5-34.
[10] Bourhis, R. Y., Moïse, L. C., Perreault, S., & Senécal, S. (1997). Towards an interactive acculturation model: A social psychological approach. International Journal of Psychology, 32(6), 369-386.
[11] Freire, Paulo. Pédagogie des opprimés. Paris : Maspero, 1974.
[12] Adalberto Barreto Thérapie Communautaire pas à pas. Edition AETCI – A4V, 2010, Edition Dangles 2011
[i] Les personnes minorisées subissent des dynamiques de pouvoir et la domination sur base de différents critères comme la prétendue race, le genre ou la classe sociale. Nous questionnons donc l’appellation « minorité », conscients que les dynamiques de minorisation sont des processus humains complexes de catégorisation sociale (ex. les femmes ne sont statistiquement pas minoritaires). Il s’agit par ailleurs de processus qui peuvent opérer sur plusieurs niveaux (ex. genre et prétendue race à la fois) et intersectionnels qui dépendent du contexte. Nous utilisons ces mots pour refléter des dynamiques.
[ii] L’article de VAN HAMME, Gilles, GRIPPA, Taïs & VAN CRIEKINGEN, Mathieu, 2016. Mouvements migratoires et dynamiques des quartiers à Bruxelles. In : Brussels Studies, nº 97, 21 mars 2016, http://brussels.revues.org/1331 montre que les populations plus pauvres se concentrent principalement au sein « croissant pauvre » à Bruxelles, où les logements sont plus accessibles et accueillent les nouveaux immigrés issus de pays pauvres. Les départs du croissant pauvre sont très réduits. Par contre, les parties les plus riches de la ville accueillent moins les nouvelles populations plus précarisées et montrent peu de mouvements de population.
[iii] Pour approfondir les liens entre l’histoire coloniale et le racisme systémique, voir notre analyse Héritages coloniaux & migration : Défaire les stéréotypes pour repenser les politiques – BePax
[iv] Dussel, Enrique. Philosophy of Liberation. Translated by Aquilina Martinez and Christine Morkovsky. Maryknoll, NY: Orbis Books, 1985.
[v] Pour en apprendre plus sur ces espaces et comment les mettre en place, voir notre outil pédagogique « Construire des espaces inclusifs et sécures ».