Très érudit, il connaît bien sa terre natale et les problèmes qui la minent.
Il y a six ans, il a été invité par des parlementaires européens en partance pour une visite officielle au Cambodge afin de leur exposer la situation du pays. Monsieur Hoeung s’est rendu plusieurs mois dans les campagnes cambodgiennes afin d’enquêter sur la situation et d’interroger la population. Il a pressé le gouvernement à investir massivement dans l’éducation. En 2003, il publie « J’ai cru aux Khmers Rouges », un livre basé sur un petit journal qu’il a tenu secrètement à l’époque du régime. Il y raconte sa désillusion face à la réalité de la révolution et sa descente aux enfers dans les camps de rééducation.
Extraits…« Guerres, massacres, ce mal humain ne connaît pas de frontières. L’inhumain fait partie de l’histoire de l’humanité. Et nous ne pouvons laisser ni le temps ni la mémoire effacer les traces de l’histoire de l’humanité. Il en va de notre devoir en tant individu, en tant que peuple. Il y a des passés qui ne passent jamais totalement. Il n’y a pas de réparation. Les morts sont morts pour toujours. Nous le savons aussi. Mais comme nous devons continuer à vivre nous pensons que la résolution de tous ces problèmes tire sa source de la capacité des vivants è faire face au passé violent. Les souffrances passées pour qu’elles ne soient encore plus cruelles, il faut qu’elles ne soient pas totalement inutiles.
Pour cela le travail sur le pardon, la réconciliation et la réparation est toujours indispensable et il faut le poursuivre inlassablement. Mais cependant, il est absolument nécessaire de traiter parallèlement les causes de guerre, à savoir un mélange de mauvaise gouvernance, d’absence l’Etat de droit, de corruption, de droits fondamentaux bafoués, d’absence de formation, de mauvaises gestions économiques et d’exclusion sociale.
Une attention particulière sera accordée à l’éducation et à la formation. Aujourd’hui encore, plus de 30 ans après le régime Khmer Rouge, des milliers d’enfants n’ont jamais pu profiter des joies d’enfance. Ils ont dû devenir adultes trop vite pour devenir des chômeurs sans qualification. Cela ne doit plus continuer.
Pour qu’ils puissent devenir des hommes libres: donner à chacun, la possibilité de maîtrise le maximum possible de son devenir. Il faut que l’homme moderne renverse les routines et les préjugés imposés par des siècles de l’obscurantisme. Il faut transmettre non pas la haine mais l’amour.
La faculté de pardon, de réconciliation, c’est celle d’avoir une vision d’avenir à partir de la nouvelle génération. Hanna Arendt dit avec raison que « le miracle qui sauve le monde, c’est le fait de la natalité, qu’il y ait des êtres nouveaux ». La réparation la plus noble aux victimes c’est d’accompagner ces êtres nouveaux à réaliser le maximum de leur rêve. » Ong Thong Hoeung
A travers cette nouvelle rencontre BePax souhaite approfondir sa réflexion, son travail d’analyse et d’étude sur les chemins, les processus de réconciliation et de dialogue à la paix.
Date : 10 juin 2011
Horaire : 12h30 – 14h30
Personne de contact : Nicolas Bossut
Adresse mail : info@bepax.org
Numéro de téléphone : 02/738.08.04
Adresse : Rue Maurice Liétart, 31/1 1150 Bruxelles
Inscription au plus tard pour le 8 juin 2011. Possibilité de commander un sandwich au prix de 2,50 € au plus tard le 8 juin 2011.