Ce Signe des Temps marque la première publication du groupe de travail « Représentations iconographiques, stéréotypes racistes et imaginaire colonial ». Elles se sont penchées sur le rôle et le poids des images héritées du passé dans le milieu des ONG belges et plus particulièrement de l’humanitaire et de l’aide au développement.
Se basant sur les expériences d’employé·e·s et de volontaires actifs·ves dans des ONG belges et situées différemment sur le plan racial, elles interrogent les images produites et diffusées, ainsi que les imaginaires qu’elles charrient. En effet, leurs corps et les places qui leurs sont attribuées dans ces mondes de l’humanitaire et de la coopération révèlent les effets des imaginaires hérités du passé.
Les trois contributions de ce numéro montrent comment le rôle et le poids des représentations héritées de la période coloniale permettent la reproduction de discours. Une manière de maintenir leur légitimité de sorte à justifier des pratiques qui sous-tendent des relations de pouvoir asymétriques. De là découle un manque de prise en compte de la parole, des intérêts et des critiques des personnes destinataires de leurs activités et de toutes autres personnes impactées par celles-ci, notamment par leur communication et leur marketing. La volonté de changement qui est affichée de manière croissante par certaines ONG semble donc particulièrement complexe à mettre en œuvre.
Du point de vue de BePax, où la participation et l’expression des publics est au cœur de notre mission, il est d’autant plus frappant de constater combien les domaines de l’humanitaire et de la coopération internationale semblent configurés d’une manière qui maintient les plus impacté·e·s dans une position où leurs voix ne sont pas réellement écoutées et leurs actions invisibilisées. C’est pour cela qu’à travers ce numéro nous voulons souligner l’urgence de les déconstruire collectivement les effets des imaginaires hérités du passé.
Bonne lecture