Ces dernières semaines ont été marquées par un climat post-attentats souvent houleux, émotionnel, clivé. Pour BePax, le principal enjeu actuel de la lutte antiraciste est de contrer la concurrence entre victimes et de retrouver une approche unifiée. Nous sommes convaincus que la lutte contre l’islamophobie ne peut être séparée de celle contre l’antisémitisme, les 2 étant souvent les 2 faces d’une même pièce.
Ces dernières semaines ont été marquées par un climat post-attentats souvent houleux, émotionnel, clivé. Le drame des attaques parisiennes a ravivé des discours de haine et de division, semant une tension à travers la société qui est venue poser de lourdes questions de fond aux acteurs de la société civile que nous sommes. La parole à la fois islamophobe et antisémite s’est exprimée de manière brute, décomplexée, pas toujours par les mêmes acteurs, mais avec pour même résultat la libération d’un discours fascisant et populiste, celui-là même dont on avait voulu croire qu’il faisait partie du passé. Face à ce constat, BePax, qui a pour mission de favoriser le dialogue au sein de la société, s’est mis plus que jamais à l’écoute et à la disposition d’acteurs de terrain, pour tenter d’y voir clair et de contrer ces discours de haine.
Dans ce numéro, nous nous pencherons à la fois sur l’antisémitisme et sur l’islamophobie, de manière non exhaustive, mais plutôt à la manière d’un patchwork. Nous envisagerons notamment la manière dont le mouvement "Pegida" en Allemagne impose une grille de lecture islamophobe des questions de société. Nous nous pencherons aussi sur la fracture sociale qui, masquée par des revendications identitaires et culturelles, est souvent la source majeure des discours de rupture et de radicalisation, chez les plus jeunes notamment. Nous irons aussi à la rencontre de concitoyens musulmans et juifs, afin de mieux appréhender leurs réalités et leurs questionnements. Puis nous nous pencherons sur les phénomènes complotistes, nouveaux vecteurs de haine et d’antisémitisme sur le net. Enfin, pour la rubrique "actualités de la paix", nous analyserons les risques inhérents aux législations mises en place pour contrer le terrorisme qui, bien que nécessaires, pourraient également mener à des dérives pour nos libertés.
Pour une association comme la nôtre, le principal enjeu actuel de la lutte antiraciste est de contrer la concurrence entre victimes, qui règne souvent en maître dans le débat public, et de retrouver une approche unifiée, à visée universaliste. A cet égard, nous sommes convaincus que la lutte contre l’islamophobie ne peut être séparée de celle contre l’antisémitisme, les 2 étant souvent les 2 faces d’une même pièce. Là est certainement l’un des principaux défis du dialogue interculturel d’aujourd’hui et de demain : travailler à unir les luttes plutôt qu’à les opposer. Pour une vraie approche égalitaire et démocrate de la lutte contre le racisme et les discriminations.
Le dossier de la revue
Le portrait
Quelques regards de juifs bruxellois
